Se donner de l’amour, je n’ai longtemps pas su ce que ça voulait dire. Ce n’est pas que je n’en avais pas besoin, je suis comme tout le monde. Mais j’ai longtemps attendu que l’amour arrive de l’extérieur. Oui, j’ai longtemps été en attente de cet amour, de cette reconnaissance, de ces marques d’appréciation. J’ai tout fait pour les obtenir, jusqu’à me trahir, parfois.

Etre aimée, c’était être en couple et ça voulait dire échanger donc aussi recevoir des mots doux, des compliments, des caresses, des attentions (bons petits plats, soutien dans différentes tâches, écoute…) et sûrement tout un tas d’autres choses qui ne me viennent pas à l’esprit tout de suite.
Or donc, je ne suis pas en couple. Est-ce alors terminé la douceur ? Fini les caresses ? Révolu, le temps des mots d’amour et la tendresse ? Dois-je faire une croix sur toutes les petites attentions qui embellissent le quotidien ? Et bien non, en tout cas, pas obligatoirement. Parce que, pourquoi s’en passer ?
Mais alors, comment on fait ?

Se donner de l’amour ça s’apprend

C’est un matin, en mettant de l’huile sur mon visage et en m’offrant un massage doux, des caresses en somme, que je me suis rendu compte que je ne faisais jamais ça. Qu’on ne m’avait jamais appris que tout ce que j’attends de l’extérieur, je peux me l’offrir moi-même.
Ce qu’on m’avait dit, c’était juste qu’il fallait s’aimer pour pouvoir se laisser aimer. Certes. Mais…ça veut dire quoi s’aimer ? Et si on ne sait pas faire, comment on apprend à s’aimer ?
Alors, je ne sais pas comment on apprend à s’aimer mais j’ai des pistes. Et pour moi, l’amour, c’est avant tout des actes. Du coup, je propose d’apprendre à se traiter comme on traiterait ses ami.e.s et amant.e.s… Et même mieux qu’on ne les traiterait, parce qu’on se connaît et qu’on sait exactement ce dont on a besoin et parce qu’on est la personne la plus importante de notre vie. Non ?

Se donner de l’amour, il faut le faire même en couple, pourquoi ?

Mais avant de rentrer dans le côté pratique des choses, une remarque importante. On ne se donne pas de l’amour par défaut, et uniquement lorsqu’on est seul.e. On s’en donne parce que c’est nécessaire et parce que ça allège considérablement la pression qu’on fait peser sur l’autre. Si vous mendiez de l’attention, des câlins et que votre vie semble en dépendre, il y a de fortes chances pour que donne surtout envie à votre entourage de fuir au plus vite. Alors que si vous êtes autonome, léger.e, nourri.e. du dedans, vous serez sacrément plus séduisant.e, attractive ou attractif et, c’est mal fait mais c’est ainsi, vous recevrez encore plus. Je crois assez en cet adage « on ne donne qu’aux riches »… Soyez riches ! Chouchoutez-vous ! C’est le meilleur service que vous puissiez rendre au monde. Ca vous donnera toute la force nécessaire pour faire ce que vous voulez faire.

Bon allez, on y va.

Se donner de l’amour, ce n’est pas juste s’autoriser à fonctionner

Moi, à la base, j’ai un rapport très utilitaire à moi-même. Je vous explique : j’ai besoin de faire des trucs pour réussir à m’apprécier et m’estimer. Or, pour pouvoir faire ces trucs qui sont « positifs » à mes yeux (rénover une maison, écrire un blog, organiser des stages, élever mes enfants…), j’ai besoin de fonctionner à peu près bien. Ça implique donc de dormir un minimum, de mettre du carburant à peu près sain dans mon organisme, de prendre soin des bobos (de l’âme et du corps) qui pourraient sinon nuire à ma productivité et à mon efficacité. Je m’entretiens donc comme j’entretiendrais une machine assez chère et que je ne pourrais pas remplacer facilement. Autrement dit, sommeil mis à part, je m’entretiens plutôt bien. Je mets de l’huile et je fais des révisions tous les 10 000km.
Il n’est nulle part question, dans ce programme, d’amour, de joie, de soin. J’ai déjà écrit un article sur « prendre soin de soi » que je vous invite à lire si vous ne l’avez pas fait… et j’ai beaucoup progressé dans cette prise en compte de moi-même. Mais je crois que je suis mûre pour le pas d’après. C’est à dire, pour me donner ce que j’attendais des autres auparavant. Ce qu’on apprend encore moins à se donner. Il me sembe que c’est encore autre chose que de s’autoriser la balade en forêt ou le bain chaud dans lequel on va buller ¾ d’heure. Disons que ce que je vous propose de faire, c’est le cran d’après.

Se donner ce qu’on attend de quelqu’un.e qui nous aime.

En ce qui me concerne, voilà les pistes que j’ai commencé à explorer et à pratiquer.

S’encourager

Dans la vie, j’ai souvent besoin d’être encouragée et c’est typiquement quelque chose que j’ai toujours attendu de l’extérieur. Et bien, là, j’ai arrêté d’attendre. Je me tape dans le dos (enfin, dans mon imagination !) pour me booster. Je prends quelques instants pour penser à ce que j’aimerais faire et je m’encourage. « Allez, tu as envie de faire ça, tu peux y arriver. Vas-y ! » Ou pour écouter mes doutes et pendre le temps de chercher mes besoins. Je suis mon parent aimant et soutenant, en quelque sorte.

Se consoler

Je me console, aussi. Quand un truc va de travers, je cherche les sentiments qui m’agitent, le besoin non nourri et ça va déjà mieux. Je me parle à moi-même pour faire ça: « Ah, tu es triste parce que tu aurais tellement aimé pouvoir parler de ça à unetelle… Tu aurais aimé vivre de la connexion » « Oui, tellement ! » « C’est doux pour toi, la connexion, hein ! » « Ah oui! »… Et hop, je me connecte à moi-même. Ou à la terre, ou à mon chat. Ou j’appelle une autre copine. On a le droit aussi ! N’importe quoi qui nourrit mon besoin de connexion. Et si je ne trouve rien pour le nourrir dans l’instant, j’accueille la tristesse le temps qu’il faut. Ou jusqu’à ce que j’aie autre chose à faire de plus important. C’est pas si facile de prendre soin de soi ! Si vous voulez creuser la question de l’auto-empathie, qui est une très belle façon d’apprendre à prendre soin de soi c’est ici.

Se féliciter, s’offrir des mots d’amour

Idem, si j’ai besoin de félicitations, de mots d’amour, j’apprends à me les donner. Je me regarde et me dis que je suis belle, que j’ai bien travaillé, que je m’en sors pas mal du tout et me félicite d’enfin savoir apprécier ma propre compagnie ! C’est très agréable et ça me fait autant de bien que de l’entendre de quelqu’un.e d’autre. Là, au moins, je ne me demande pas si c’est vrai ou si mon interlocuteurice est sincère, je sais ce que je pense vraiment! Évidemment, ça ne sert pas à grand-chose de vous dire des choses auxquelles vous ne croyez pas. Alors, cherchez. Trouvez. Il y a forcément des choses, même si vous les trouvez minuscules, que vous appréciez chez vous.

Changer son regard sur soi

Et si vraiment ça ne fonctionne pas, sachez qu’il existe des techniques pour apprendre à changer ses pensées sur soi-même. Je vous conseille d’écouter l’épisode « Croire autre chose » du podcast « Change ma vie » que j’écoute régulièrement.
Ça marche ! Quand j’avais 18 ans, je m’en souviens, je me disais « un jour je serai belle ». Et bien, objectivement, je suis sûrement beaucoup moins belle qu’à 18 ans et ça m’aura pris toutes ces années d’arriver à me sentir belle mais ça y est, il y a plein de jours où je me trouve enfin belle. J’apprécie !

S’offrir de petites attentions

Je me cuisine des bonnes choses. Pourquoi est-ce que je ne ferais à manger que quand il y a du monde ? Je sais bien que la plupart du temps, quand je suis seule, je me réjouis de ne pas « devoir » faire à manger. Mais parfois, j’apprécie aussi un repas royal, juste pour moi, parce que je le vaux bien ! Alors dans mes semaines sans enfants, j’alterne la joie de ne pas cuisiner, avec la joie de me faire LE plat que j’aime et que les enfants boudent. (Hm, la bonne soupe de légumes !!!).

Et rien ne vous empêche de vous offrir un bouquet de fleur ou toute autre chose que vous recevez habituellement des autres.

Se câliner

Je me fais des câlins. Je prends du temps pour me masser ou me caresser. C’est trop bizarre ? Un peu honteux ? Mais pourquoi cela devrait-il l’être ? De toute façon, personne ne me voit ! Je me serre dans mes bras, ou me blottis contre ma bouillotte. Et non, je ne trouve pas ça triste, au contraire. C’est chaud, c’est moelleux. Bon, ça ne veut pas dire que si quelqu’un.e se proposait je dirais que je préfère ma bouillotte… mais peut-être que si !

Se masturber

C’est comme la masturbation : moi, quand je me masturbais, c’était aussi très utilitaire (quand je vous disais que j’ai un rapport parfois très pragmatique à moi-même !). Je le faisais parce que j’avais lu un truc excitant et que j’avais besoin de me libérer d’une tension ou pour m’endormir plus vite. Mais le plus souvent c’est parce que j’avais froid et que ça réchauffe ! Donc je le faisais pour obtenir un résultat tangible et rapide. Il fallait un orgasme au bout, parce que sinon, à quoi bon. Et aussi ne pas y passer des heures parce qu’il y avait des trucs à faire comme par exemple dormir. Ou travailler. Jamais je ne me caressais juste parce que c’est réjouissant. Pour explorer. Pour me donner de l’amour. Non mais franchement ? Si c’est pas délirant, tout ça !
Et bien, j’ai changé et vous savez quoi ? C’est bien agréable. Et j’apprends plein de trucs sur moi, en plus.

Se donner l’autorisation, la validation

Je crois que j’ai beaucoup attendu des validations ou des autorisations extérieures à moi. Est-ce que je fais bien de faire ceci ? Qu’est-ce qu’on va penser si j’agis comme ça ? J’apprends, petit à petit, à être mon auto-référence. Qu’est-ce que je pense de cet article que je viens d’écrire ? Est-ce que je crois que c’est juste pour moi de faire telle ou telle chose ? Ce n’est pas vraiment facile, mais je trouve que je progresse tous les jours. Ca me donne plus de sécurité, je suis moins à la merci de me faire balayer par une critique que je trouve négative ou une remarque déplaisante. Et ça ne m’empêche nullement de me remettre en question !

Se donner de l’amour, c’est aussi oser (en) demander

Ben oui, quoi. Se donner de l’amour, c’est se donner les moyens de recevoir ce dont on a besoin. Et il y a, là dehors, des tas de gens qui ne demandent qu’à contribuer à votre bien être, pour peu que vous sachiez demander avec précision ce qui vous ferait plaisir. Et là, c’est le challenge ! Parce que savoir nommer exactement ce dont on a besoin, envie, et ensuite oser le demander, c’est aussi un apprentissage. Mais qui en vaut la peine tant il augmente la probabilité d’être exaucé.
Comme le répète mon ami et passeur de CNV Paul Georges : « l’abondance est dans la demande ». Un autre gars célèbre le disait autrement : « Demandez et vous serez exaucé.e.s ».

Et vous, qu’attendez-vous de ceux qui vous aiment ? Pourquoi cherchez-vous l’amour, si jamais vous le cherchez ? Ça vous permettrait de vivre quoi ? Dites-le en commentaire.

De même, si vous avez d’autres façons de vous donner de l’amour et que vous voulez les partager, n’hésitez surtout pas, je ne suis qu’au début de mon chemin et friande d’approfondir le sujet.

Doux et joyeux amour à vous

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Cet article a 13 commentaires

  1. Arnaud

    Ton article, Alice, c’est un jeyser d’amour bien chaud ! Bien dirigé vers le ciel au-dessus de toi il te douche à profusion de sa douceur. Et au gré du vent s’envolent des gouttelettes jusqu’au confins de la Terre entière… et jusqu’à moi aussi !
    Eh ! Ça mouille ici ! C’est doux, c’est chaud : je nous aime.
    Merci la Vie !

    1. Alice

      🙂
      Merci, oui, merci la vie !
      Et merci pour le retour d’amour !

  2. Laure A

    Moi, tous les matins au réveil, je Me dis bonjour : d’abord je m’étire en me réjouissant du plaisir de sentir Mon corps, celui-là même qui est moi, unique et merveilleux, je le remercie d’être là…
    Et je m’embrasse : je me fais un bisou sur le bras ou l’épaule, c’est chaud, doux, moelleux, j’adore.

    Alice, merci de dire avec clarté ce que je pense/ressent/crois au plus profond de moi même, mais que je n’arrive pas en ce moment à formuler clairement, parce que je suis pas dans une période claire! Ouh, ça fait du bien.
    Merci, beauté de tout.
    LOVE !

    1. Alice

      Ah ! Mais oui, la base de la base ! Se dire bonjour et s’accueillir ! Merci !
      Je t’envoie plein de bisous et te souhaite beaucoup de clarté(s) à venir !

  3. Florence

    Déjà se respecter est un premier pas.
    Se donner de l amour est une autre étape.
    Et oui on ne nous apprend pas cela..
    C est la maladie qui nous recentre souvent…
    Etre obligé de prendre soins de soi.. .
    Maintenant il « faut » le faire par amour de Soi…
    Donner de l amour toutes les cellules de notre corps..
    Cela me parle bien…
    Merci cousine…

    1. Alice

      Merci cousine, pour ton commentaire.
      Oui, se respecter, sacré premier pas. De là découlent les autres. Peut-être que ça peut aller dans les deux sens. Peut-être qu’on peut aussi apprendre à s’aimer petit à petit et on découvrir qu’on ne peut plus se manquer de respect à ce point…
      La maladie, oui, bon départ. Mais aussi un accident, une agression, une séparation… La vie ne cesse de nous rappeler à l’ordre je crois, de toutes les façons possibles.

  4. Marta

    Merci pour cet article. Depuis un momen, je suis dans cette reconnaissance et reconnexion envers Moi-M’Aime. Dans ce monde où on est étiqueté comme égoïste si on pense à soi (et donc parfois on rééquilibre inconsciemment et à ses propres frais avec des attitudes de « Peace and Love « perchés et faux) j’ai choisi la voie de l’authenticité. Autonomie, confiance, sélectivité, discernement et Lovemyselfmore.. Le monde a besoin que chacun trouve cette lumière et vivance libératoires.
    Merci pour ce partage

    1. Alice

      Merci pour ton commentaire. Je te souhaite de continuer à cheminer vers toi-même et « moi-m’aime ». En ce qui me concerne, je vois que je progresse lentement, mais sûrement 🙂
      Alice

  5. Nathalie

    Merci Alice pour ce chouette texte qui tombe à pic pour moi! Tu parles en fin d’article de l’apprentissage de faire une demande qui me paraît tout un art qui s’il est bien maîtrisé permet l’abondance. As-tu déjà écrit sur le sujet? Je travaille beaucoup là-dessus et ai souvent l’impression de ne pas encore bien réussir à être entendue, à me faire comprendre et donc certainement à exprimer une demande clairement. Merci pour ton retour 🙂

    1. Alice

      Eh non, je n’ai pas encore écrit d’article sur comment faire une demande, mais c’est une excellente idée. Je vais y réfléchir.
      Les éléments que je peux te donner : (et que j’ai appris en étudiant la CNV)
      une fois qu’on a expliqué la situation qui nous amène à faire une demande :
      – faire d’abord ce qu’on appelle une demande de connexion, c’est à dire vérifier que l’autre est toujours avec toi, qu’il.elle a entendu ce que tu voulais dire et pas interprété les choses de travers (on peut demander de reformuler par exemple)
      – puis vérifier que l’autre est disponible pour échanger maintenant (dans l’idéal, on fait ça avant même d’avoir raconté son truc, mais à défaut, on peut le faire à ce moment-là), en effet, si la personne est préoccupée par autre chose, il vaut mieux reporter la discussion à plus tard.
      – et puis, quand on fait une demande, vérifier que ça n’est pas une exigence, c’est à dire qu’on est prêt.e à négocier sur notre demande. Elle est mieux reçue si elle est positive (on demande « pourrais-tu faire… » et non pas « tu pourrais ne pas faire… »), réaliste (très important, ça !!!), limitée dans le temps (ce qui la rend d’ailleurs réaliste) précise et claire. (Ex avec un enfant : ranger sa chambre, ça n’est pas très précis, mais ramasser le linge qui est par terre et trier le propre et le sale, mettre le sale dans le panier et le propre dans les placards, c’est précis).
      Ce qui aide, c’est de nommer le besoin qui sous-tend la demande, ce qui permet de chercher ensemble une autre stratégie si celle-ci ne fonctionne pas.

      Voilà ce que je peux te dire rapidement. Je te souhaite de belles demandes !

  6. C

    Wow!
    Ça fait des années que j’attends de tomber sur un article pareil. Vous êtes dans ma tête…. Mille Mercis

    1. Alice

      Avec plaisir !!!!
      Mais peut-être est-ce vous qui êtes dans la mienne 🙂

  7. Stan

    Apprendre à s’aimer soi-même, voilà un défi souvent négligé dans notre quête constante d’amour externe. L’auteur nous guide avec sincérité à travers son propre cheminement vers l’auto-amour, un voyage qui transcende les attentes sociales et les normes conventionnelles.

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