Quelques expériences vécues et quelques pistes à tester…

J’ai découvert par hasard une façon dont mon cerveau se servait du feedback visuel pour m’informer de l’état de mon corps…

Le feedback, c’est (d’après wikipedia) l’action en retour d’un effet sur sa propre cause. Voilà voilà. Mais vous allez comprendre avec les exemples qui suivent.

Feedback visuel

L’accident

Hier, marchant sur des rochers, j’ai senti l’un d’eux se dérober sous mon pied. Je suis tombée et mon tibia a heurté le caillou. Ca m’a fait mal, mais sans plus. Je me suis relevée et j’ai continué ma route. Un peu inquiète tout de même, parce qu’immédiatement ma jambe a commencé à gonfler. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
J’étais seule, loin de mon véhicule et de toute personne humaine pouvant me soutenir et je n’avais pas pris mon téléphone. Donc, pas le choix. Mais au fur et à mesure de ma marche, ma jambe devenait de plus en plus difforme et le sang qui coulait un peu augmentait cette vision de cauchemar. Mon cerveau ne savait pas trop quelle conclusion en tirer. D’une part, j’arrivais à marcher même si j’étais un peu incrédule de réussir à le faire et je n’avais pas si mal. Mais j’avais l’air gravement blessée.
C’est comme si mon corps savait que ce n’était qu’une grosse bosse, mais que mon cerveau pensait au contraire être dans une situation de détresse avec une jambe assez gravement blessée.
(Pour la petite histoire, cela fera pile 20 ans dans trois mois que je me suis fracturé la jambe (et pour le coup, vraiment très gravement) quasiment au même endroit que là où je commençais à gonfler, ça m’a replongé directement dans les circonstances traumatisantes de l’accident.)
Après un petit moment d’incertitude à déraper sur les cailloux trempés, sous la pluie et avec ma jambe enflée, difforme et sanguinolente, ma vue l’a emporté sur mes sensations physiques.. Et j’ai commencé à paniquer.

Aller-retours

Il a fallu quelques minutes de plus, une grande respiration, des efforts de concentration, un peu de soliloquation (non, ce mot n’existe pas) pour retrouver mon calme. J’ai testé plusieurs types de discours :  « Au pire, c’est cassé ». « Et si c’est cassé, ce n’est pas grave, la jambe est dans l’axe. »  « Tu n’as pas mal. Ça ne peut pas être si grave »…  Je suis arrivée près de ma fille à peu près calmée et rassurée. Mais la tête qu’elle a fait en voyant ma jambe m’a à nouveau fait stresser ! Si elle aussi pensait que c’était grave… Nouveau shoot d’adrénaline, angoisse, douleur.
C’est finalement la confirmation du médecin qu’il s’agissait « seulement » d’un très gros hématome, (certes impressionnant et qui allait se faire sentir pendant au moins 2 semaines mais rien de plus grave), qui m’a fait retrouver la confiance dans ma proprioception. Et c’est comme ça que j’ai découvert que notre cerveau (en tout cas, le mien!) accorde plus de crédit à certains sens qu’à d’autres ! Et se nourrit lui-même des infos qui l’intéressent.

Feedback auditif

Et ça m’a fait me souvenir de cette expérience dont j’avais entendu parler il y a quelques temps qui m’avait beaucoup intéressée.
On sait que notre cerveau s’informe et nous informe en temps réel grâce à tout un tas de systèmes de contrôles variés que je ne vais pas creuser plus avant parce que je n’en ai pas la compétence technique ou médicale. On sait aussi que les personnes dépressives n’ont pas le même timbre de voix que les personnes qui vont mieux. Or, notre cerveau s’informe sur notre état émotionnel notamment en s’écoutant parler ! En gros, c’est parce qu’il entend qu’on est triste qu’il envoie l’information « tristesse » et la renforce.
Des chercheureuses ont donc tenté une expérience. Iels ont fait écouter à des personnes leur propre voix, en temps réel, mais légèrement modifiée pour paraître plus joyeuse. Et ça a des effets incroyables ! En quelques minutes à peine, les gens se sentent mieux, plus détendus, plus confiants… et moins tristes.
Hallucinant.
Leur cerveau « entend » qu’iels vont bien – et iels vont bien !

 

Feedback kinesthésique

On sait aussi que c’est très difficile de penser à des choses tristes et de ressentir de la tristesse en souriant. (Essayez et faites moi-signe!) Et que quand on va bien, on se tient plus droit… mais que ça marche aussi dans l’autre sens et que se tenir droit nous aide à nous sentir mieux et à aller mieux. Difficile de se sentir tout mou et sans force quand on marche d’un pas dynamique et le regard vers l’horizon.
J’imagine que c’est entre autre pour ça que faire du sport permet d’entretenir une bonne santé physique et mentale. On change notre posture, notre façon de bouger, on modifie nos circuits neuronaux et on nourrit notre bien-être. Sans compter le cocktail d’endorphines qui donne la banane.

alice-le-guiffant-feedback-se-tenir-droit-femme

Donc, à méditer la prochaine fois que vous avez le cafard. Si jamais vous avez envie d’en sortir (ce qui n’est pas toujours le cas, parfois, je trouve ça bon de barboter un peu dedans!) voilà quelques nouvelles pistes que vous pourrez tester. Marcher droit. Sourire. Regarder loin devant soi. Faire semblant d’être gai. Autrement dit « fake it until you make it » comme le disent nos amis anglophones. (Fais semblant jusqu’à ce que ça soit vrai).

 

Et en tout cas, pour aller bien, je ne saurais trop vous conseiller de danser ! (allez, un petit placement de produit… je donne des supers stages dans lesquels on a le sourire et de l’énergie ! Les derniers sont par-ici ! )

Et comme toujours, je lis vos commentaires avec une grande joie !

Bonnes expérimentations !

 

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