J’suis bonne à rien.

Hier matin, je me suis levée morose. Envie de rien, pas d’énergie et forcément, un tas de boulot énorme qui m’attendait… Des trucs urgents, d’autres moins… Il fallait vraiment que je me motive ! Mais impossible d’y arriver.
Sans trop savoir comment, je me suis retrouvée devant ma table à dessin.

Je m’y suis assise, j’ai pris du papier, sans idée préconçue, sans savoir ce que j’allais faire, ce qui allait naître sous mes doigts. Et j’ai regardé l’encre couler, les forêts brûler devant mes yeux incrédules, j’ai vu mes cauchemars de cet été se recréer malgré moi, il y avait des ciels or et rouge sang, des cendres noires qui montaient et de l’or, encore de l’or entre les troncs déchiquetés des arbres.
Le temps s’est suspendu et quand j’ai relevé la tête, une heure et demie était passée. J’avais faim, j’allais mieux.

Je me suis souvenue que j’avais mes règles et que les règles, ça me vide de mon énergie. Que quand ça arrive, j’ai le droit de reporter mon boulot à quand j’aurai à nouveau la pêche. Que j’avais le droit d’être lente et improductive.

Tout à coup, j’ai eu envie d’avancer quand même un peu. Dehors, le ciel s’était éclairci. Je me suis mise au travail.

Apprendre à s’écouter, c’est un entraînement !

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