Le besoin de beauté

Pourquoi la beauté

J’ai besoin de beauté comme j’ai besoin d’eau ou de soleil, comme j’ai besoin d’oxygène et de nourriture solide. La beauté m’apaise, elle me ramène chez moi ; c’est à dire à la fois à l’intérieur de moi et dans le monde. J’appartiens à la beauté. Ce que je veux dire, c’est que c’est mon élément (et je pense, notre élément à toutes et tous) vital.

Je crois que la beauté est aussi un lien entre moi et le reste du monde. Quand ce lien est altéré, je souffre parfois même sans en avoir conscience. Chaque fois que je vois un truc laid, que j’entends un son discordant, que je sens une odeur pénible, ce sont comme des micro-agressions que je subis et qui sans cesse viennent m’attaquer. Cela provoque des petites fuites d’énergie, infimes certes, mais qui, si elles se répètent trop souvent peuvent, sur la durée, altérer grandement ma joie de vivre.

Ainsi, chaque fois que je mets le nez hors de chez moi, je sens que je porte le deuil de la nature sauvage et magnifique qui nous nourrissait. Je vis dans mes os la nostalgie de cet environnement naturel qui a été notre habitat pendant des millions d’années. Partout où porte mon regard, à la place des arbres, des forêts, des prairies qui s’étendaient à l’infini, je me heurte à des routes, des murs, des panneaux… et c’est douloureux.

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Nourrir le besoin de beauté par les yeux

Je fais le vœux de la beauté pour cette année 2022. Pour cela, j’ai décidé de commencer par décorer et aménager ma maison ( ce qui signifie ausi demander de l’aide, ce n’est clairement pas ma meilleure compétence!) pour avoir un lieu de ressourcement toujours disponible. J’ai continué mon désencombrement et je tente de garder l’espace le plus vide et rangé possible ( à ma mesure, hein !). C’est déjà un soulagement.

La nature

J’ai planté des arbres, des arbustes, des fleurs, je fais un potager. Le moindre brin d’herbe qui pousse, de son vert tendre vigoureux, me fait du bien. Même quand ce n’est pas tout à fait ce que j’ai planté qui pousse !

Au quotidien et dans mon environnement actuel, je m’entraîne à chercher autour de chez moi des bouts de paysages où mon œil n’est pas blessé par une usine ici, un silo à grain là, une antenne 5G ou un pylône électrique. Je cherche les endroits où j’ai l’impression de regarder une carte postale, même s’il me faut restreindre le champ de ma vision, pour me repaître de cette image au moins quelques instants.

Par ailleurs, je me suis engagée à aller régulièrement me balader dans des coins vraiment beaux et presque pas transformés par les humain.e.s.Chaque fois que j’y suis, je sens mes batteries qui se rechargent durablement – et comme aucun autre moyen ne peut le faire de cette façon.

J’ai décidé de regarder le ciel et les étoiles, que rien ne peut altérer (quoique, un chemtrail ou un satellite qui passe, parfois ça gâche) les ramures des arbres, si magnifiques en cette fin d’hiver, leur reflet dans l’eau… la lune qui croît et et qui décroît et les coucher/lever de soleil.

Et puis toutes ces choses minuscules qu’on ne regarde que trop peu mais qu’on verrait plus facilement si nous étions à hauteur de lutin : une toile d’araignée illuminée de gouttes de rosés, les ailes diaphanes d’une libellule, le carapace incroyable d’un membre de la famille des scarabée, un bourgeon déjà prêt pour le printemps, une fleur égarée au cœur de l’hiver, les herbes couvertes de givre étincelant, la dentelle des feuilles décomposées.

Autre idées

Autres stratégies pour nourrir le besoin de beauté que je pratique pas ou peu : (dont certaines viennent de « Au cœur de la CNV » de Sophie Grosjean, une boite contenant un jeu de cartes magnifiques et un livret qui propose de nombreuses stratégies pour nourrir chacun des besoins recensés)

  • faire de jolis plats, décorés avec amour
  • s’éclairer aux bougies ou allumer une guirlande lumineuse
  • aller voir des expositions, visiter des musées (ça va redevenir possible pour tout le monde !)
  • porter de beaux habits

Nourrir le besoin de beauté par les autres sens

C’est drôle, à écrire cet article je prends conscience que l’on réserve principalement le mot « beau » à des expériences vécues par deux sens : le vue et l’audition. On ne dit pas vraiment « un beau parfum » « un beau repas » (sauf pour parler de la présentation du plat ou de la table). Dans ce cas-là, ça sera bon. Pour moi, bon et beau, c’est la même chose, ça vient combler il me semble, la même faim de profondeur, de puissance et d’énergie. Une poire mûre qui explose en bouche, si elle a poussé au soleil et été cueillie à point, peut m’amener au bord de l’extase mystique, tout comme un coucher de soleil !

Je nourris mes oreilles, donc: je joue de la musique (je me suis mise au piano, je chante et même si je rate, c’est beau !). J’en écoute souvent. Les deux me mettent les larmes aux yeux de gratitude. Ah, ces mélodies, ces sonorités qui m’ouvrent l’âme de leur beauté !  L’humain.e est capable de tant de merveilles, çe ne cesse de me stupéfier. Dans un autre registre, je fais attention de ne pas déverser trop de laideur dans mes oreilles. J’écoute des podcasts inspirants, qui m’aident à aller de l’avant, me soutiennent, me donnent de la joie. C’est doux à mon cœur et à mes oreilles. Je lis.  Je choisis ce que je lis de la même façon que je surveille ce que j’écoute. Bien sûr, ça ne veut pas dire que je ne me tiens pas au courant. Simplement, je sais qu’il faut, si je veux aller suffisamment bien, que je respecte un certain équilibre.

Je danse, je joue la beauté du mouvement, même quand il n’a pas vocation à être beau. C’est beau de respirer, c’est beau de sentir ses muscles, ses os en mouvement. C’est beau, l’alternance de vitesse et de lenteur… tout est beau parce quand je danse, c’est ma relation au monde que je vis.

Et puis, je nourris la beauté des relations, qui me fait autant de bien que la beauté du monde. J’essaie d’en prendre soin du mieux possible. La CNV est d’une aide inestimable quand il s’agit de les vivre au quotidien ou de restaurer des liens. Et oui, vraiment, c’est beau et magique l’amour, l’amitié, les liens entre les gens…. Merci, d’ailleurs, à vous toutes et tous qui me permettez de vivre cette beauté chaque jour.

 

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Un petit cadeau pour terminer

Parce que la poésie vient aussi honorer le besoin de beauté.

Dans la beauté, je marche
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche

Poème de guérison Navajo (le poème entier ici)

 

Je vous souhaite de marcher dans la beauté.

 

 

             

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Cet article a 6 commentaires

  1. Laure Louve

    Ma chère sœur en beauté,
    Comme toujours tes mots sont comme des pâquerettes dans mon cœur, ils l’illuminent par leur force et leur simplicité.
    Ce dont tu parles, c’est de mon oxygène à moi : l’émerveillement. Et j’ai souvent du mal à la partager dans un monde désabusé.
    Et la beauté, j’aime personnellement tellement la voir et la ressentir chez les humains.
    Je me régale les yeux jusqu’au cœur quand je trouve une personne belle (pour cela il suffit en général que je l’aime), j’en ai physiquement besoin.
    La beauté d’un regard, d’un geste, d’une attention…
    La beauté des mots de quelqu’un, la beauté de sa façon de penser, de voir le monde… c’est tellement nourrissant.
    En fait je me rends compte en t’écrivant que pour moi la Beauté est inséparable de l’Amour.
    Je t’embrasse fort, ma Belle.

    1. Alice

      Oui, j’avais remarqué ça quand j’étais instits. Au début de l’année, toustes les élèves me semblaient quelconque.. Et à la fin, iels étaient devenu.e.s magnifiques ! L’amour fait ça aux gens, ça les rend beaux, ça les rend belles. Et merci de rappeler tous ces endroits de la beauté que je n’ai pas pensé à nommer : oui, la beauté du geste, du regard, de l’intention, … la beauté de l’unicité de chaque être !
      Belle journée 🙂

  2. Laure

    Merci Alice pour cette invitation à nourrir nos profondeurs en choisissant où porter notre regard, quelles expériences donner à vivre à nos sens. Choisir la beauté pour faire vibrer la vie en nous. C’est si simple et on l’oublie si souvent.
    Et voilà, c’est décidé, je me lève et je pars me promener dans le bois, faire provision d’un peu de beauté et de poésie pour la journée.
    Je t’embrasse

    1. Alice

      Belle balade à toi !
      Oui, il y a tellement d’évidences qu’on oublie régulièrement. Mon cerveau me stupéfie ! C’est comme s’il fallait lui redire sans cesse « tu sais… » « ah oui ! »
      Moi, demain, je vais voir la forêt aussi 🙂
      Je t’embrasse

  3. Julien

    Merci pour ta beauté et celle de tes mots🤩😇

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