Cela fait longtemps que j’ai envie d’écrire un article sur la marche. J’avais même commencé à chercher des infos sur les bienfaits de cette pratique afin d’étayer mon propos… Mais non seulement ça m’ennuie de vous résumer des articles d’autres gens et en plus, vous êtes tout aussi capables que moi de trouver un tel article si ce sujet vous intéresse. Ou alors, d’aller lire celui-ci ! 🙂
Donc, je vais vous partager mon rapport à la marche et les bienfaits que ça m’apporte à moi ! Beaucoup moins général, mais beaucoup plus personnel. Et je marche finalement, pour tout un tas de raisons !

La marche est un accélérateur de projet

Quand j’ai besoin de réfléchir à un truc un peu délicat ou au contraire quand j’ai trop réfléchi à un sujet compliqué, j’ai la même stratégie.alice-le-guiffant-la-marche-cerveau

Je sors, je marche.

Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cela met mon cerveau dans d’excellentes dispositions ! Le mouvement, l’air pur et les paysages qui changent remettent du mouvement dans mes cogitations, m’aèrent les idées et me permettent de prendre de la distance. Bref, c’est un boost intellectuel incroyable. Je pense que ça fonctionne à peu près avec n’importe quelle activité physique mais il me semble qu’il y a dans le fait de se déplacer, d’aller de l’avant tranquillement mais avec une sorte d’obstination, avec ce rythme régulier, quelque chose qui soutient vraiment la pensée d’une façon particulière. C’est comme un grand trieur automatique. A la fin, les choses se sont clarifiées, je me sens à nouveau capable de me concentrer et j’ai de l’enthousiasme à revendre. C’est diablement efficace.

Une méditation en mouvement.

De la même façon, et paradoxalement, la marche est parfois pour moi une véritable méditation en mouvement. Je me concentre sur ce qui est, à chaque instant. Souvent, ce n’est pas la marche entière que je consacre à ça, mais une partie de ma promenade. Et « ce qui est », ma foi, c’est très variable. Ca peut être mon corps (cf ci dessous), ça peut être mes pensées. Ca peut aussi être mes sens : la vue, avec les paysages, plus ou moins zoomés, l’ouie : oiseaux, eaux des ruisseaux, vent dans les feuilles, l’odorat : terre des forêts, fumier, jonquilles entêtantes… à chaque saison son festin.
J’ouvre mon esprit, mon âme, mon cœur et je reçois. Je me transforme en receveuse et goûteuse de perceptions. C’est bon !

La marche est un anti-dépresseur

J’ai survécu à deux confinements et un couvre-feu, à l’arrêt des stages et cours de danse, à la diminution drastiques des interactions humaines clairement grâce à mes marches quasi-quotidiennes. Je crois que sinon, je serais devenue… je ne sais pas. Folle, dépressive, agressive ? Bref. J’ai échappé à ça. Enfin, à peu près.

La marche est un exercice physique

Ça n’aura échappé à personne, bien sûr. Mais bon, je le redis quand même.
Une partie du mouvement que je trouvais dans la danse, je le trouve dans la marche. J’aime l’idée de pouvoir en varier le rythme et la durée. J’aime l’idée d’entretenir facilement mes muscles, mes os, mon cœur, mes poumons… Un peu tout en fait. Et puis, ça fait massage du vendre si j’accentue la torsion du buste, étirement des quadriceps si j’allonge le pas… Ca dérouille mes articulations, mes poumons respirent plus grand, plus plein… Bref, marcher, c’est bien:-).

Marcher fait respirer

Je viens de le dire, hein ? Oui. Et respirer, comme dirait ma cheffe de choeur, c’est bon pour la santé !
Je ne m’étends pas là-dessus, je ne suis pas encore une pro de la respiration. Mais je sens bien que je respire autrement quand je marche !

Quand je marche, je (re)découvre mon territoire (et tous les bons coins cueillette)

Il m’aalice-le-guiffant-la-marche-champignonsrrive de faire le même parcours pendant des jours et des jours sans jamais me lasser. Le ciel n’est jamais de la même couleur ni le soleil au même endroit dans le ciel. Les feuilles poussent, rougissent puis tombent, des fleurs apparaissent puis fanent, parfois j’aperçois tel ou tel animal, etc.
Et puis, comme cela ne fait que quelques mois que j’habite ce nouveau territoire, je le parcours avec l’œil gourmand de celle qui cherche des trucs à grignoter. J’ai d’ores et déjà repéré des châtaigniers fort sympathiques, deux noyers, un poirier, des noisetiers… J’ai découvert deux carrés d’orties et plusieurs talus plein de nombrils de Venus.. Si quelqu’un.e qui s’y connaît en champignon veut m’enseigner les rudiments de leur cueillette (et quelques bons coins) je prends !
Et de temps en temps, je ramène un morceau de bois pour allumer le feu ou décorer la maison.

(vous pouvez lire l’article « se reconnecter à la nature » pour approfondir)

Et enfin, je me reconnecte vraiment à mon corps

J’adore, j’adore, j’adore l’exploration des sensations de mon corps en mouvement dans l’espace. Le mouvement répétitif est un de ces trucs dont je suis friande. Quand je pratique la danse ou le mouvement authentique, je me lance souvent dans des séquences d’un seul mouvements fait et refait parfois pendant plusieurs minutes (je peux exécuter le même mouvement de balancier pendant 10 minutes ou des secouages de carcasse trèèèès longs)… là, quand je marche, je suis servie, puisque je répète le même mouvement pendant toute la durée de ma marche. Dérouler le pied, le lever, l’avancer, se déséquilibrer vers l’avant, amortir la micro chute en posant le pied, recommencer.
Alors, j’ai vraiment la sensation que je peux approfondir les centaines de sensations différentes disponibles à ma conscience. Je prête particulièrement attention à ma colonne vertébrale en ce moment et à l’articulation du bassin. J’adore ce petit mouvement de torsion dans un sens, puis dans l’autre, qui se fait à chaque pas. J’ai l’impression de me masser le dos et les viscères, quand je marche. (Ce que je fais probablement d’ailleurs, il faudrait que je me renseigne). J’aime aussi sentir le balancier de mes bras et la façon dont ils rééquilibrent ma marche. Bref, je ne m’ennuie pas une seconde.

La marche, un temps pour faire autre chose :

Bon j’avoue, je passe aussi un certain temps dans mes marches soit à écouter des podcasts (les ami..es, la vie est bien trop courte pour tout faire, alors je glisse des trucs dans tous les endroits où c’est possible) soit à appeler des gens. C’est particulièrement aidant pour moi dans les conversations difficiles. Comme je le disais plus haut, la marche scande ma pensée, soutient mon énergie, me recharge et me permet, à la minute, de prendre un peu de recul sur les choses compliquées à dire ou à entendre. Les arbres et la sensation du sol solide sous mes pieds sont des soutiens actifs et véritablement utiles.

Bref, comme vous le voyez, je ne suis pas prête d’arrêter de marcher, ça nourrit tellement de besoins chez moi, soutient tellement de processus et me fait du bien à tellement d’endroits…
Et vous, vous marchez ? Si oui, où va votre attention quand vous marchez ? Sinon, vous faites quoi à la place ?

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Cet article a 4 commentaires

  1. Céline

    Pareil, j’adore le mouvement répétitif de la marche. J’ai l’impression qu’il me permet d’intégrer des notions corporelles et mentales, d’évacuer des tensions, de faire « reset » pour mon cerveau…
    Même chemin d’une heure que je fais depuis le premier confinement, aucun ennui car oui, les saisons et la météo changent tout à chaque fois.
    Et des « tests corporels »… Si je fais faire un huit à mon bassin en marchant ça fait quoi ? Et si ce sont mes pieds qui initient le mouvement ? Mes genoux ? Ma peau ? La pente est difficile, et si j’utilisais davantage les extenseurs merveilleux que sont mes orteils ? J’ai mal au dos, et si je mobilisais les muscles erecteurs de ma colonne vertébrale ? Hop, reconstruction de la structure… Respiration… Bref… Avec ça les chevreuils, les buses au cris magnifiques en ce moment, et oui, les coups de fils au copines aussi… Ton articles fait écho… 😊 Merci!!!

  2. Alice

    Peu de chevreuils dans mes balades, hélas ! Mais je retiens de ton message l’idée des tests corporels. Je vais en essayer quelques uns, la prochaine fois !

  3. Céline

    Ah oui, et j’ai remarqué il n’y a pas longtemps que je ne marchais pas de la même façon seule ou accompagnée. J’ai tendance à caler le rythme et l’allure de mon pas sur celui de la personne qui m’accompagne, instinctivement… Et ce n’est pas toujours une bonne chose car ça me file des tensions… Où comment apprendre à rester connectée à soi même en étant avec quelqu’un… Même la marche illustre bien la leçon qu’on essaye d’appliquer tous les jours… Petite piqûre de rappel !! 😊

    1. Alice

      Oui, je fais pareil ! Sauf quand c’est moi qui impose mon rythme… Ah, l’art de trouver ensemble la bonne allure !

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