Comment transformer ses émotions difficiles à vivre ? C’est vraiment une questions récurrente. La Communication NonViolente nous propose plusieurs pistes pour cela, dont une pratique fabuleuse qui consiste à « vivre ses besoins en plein ». Je vous expliquerai ce jargon de CNV un peu plus loin.
J’aurais pu aussi bien choisir comme titre : « attirer à soi ce que l’on veut vivre », en référence à la théorie de la loi de l’attraction et on aurait parlé à peu près de la même chose.:-)
Alors, on y va ?
D’abord, quelques explications :
Qu’est-ce qu’un besoin en plein ou en creux ?
Comme vous le savez peut-être, la CNV propose 4 étapes plus une* pour nous aider à prendre soin de nos relations avec les autres et avec nous-même. L’une de ces étapes est celle qui consiste à nommer le besoin nourri ou non nourri dans une situation donnée.
Cette étape permet de prendre conscience de ce qui se joue vraiment pour nous et de le partager à l’autre. Elle permet aussi un apaisement immédiat : un besoin n’a pas forcément besoin d’être nourri, être reconnu peut suffire.
Par exemple, lors une jam de contact improvisation, je nourris mes besoins de connexion, de mouvement, de joie, de partage, d’apprentissage, de sensorialité, de vitesse, de jeu, de douceur… bref, je constate que la jam est un endroit hyper précieux pour moi dans lequel je parviens à recharger un paquet de batteries. Ce sont des besoins que je vis en plein à ce moment-là.
Lors du confinement et des restrictions pour raisons sanitaires, je ne peux pas vivre ces besoins de cette façon là. Donc, je risque de vivre ces besoins en creux, c’est à dire faire le constat désabusé, triste voire carrément déprimé, que j’ai besoin de… (longue liste de mes besoins) et que tout ça me manque. C’est donc « un creux », « un manque ».
Évidemment, c’est drôlement plus agréable de pouvoir prendre soin de ses aspirations que de ne pas le faire. Et faire des constats de manque est un peu déprimant.
(Beaucoup de personnes pratiquant la CNV se refusent même à nommer « besoins » ces aspirations, pour en effacer toute trace de manque. Un de mes référents, Paul G. Crismer (coucou à toi, Paul, si tu me lis!) dit qu’un besoin est une énergie de vie qui cherche à s’incarner. Et ça, c’est vraiment une façon de voir les choses qui me convient beaucoup mieux. )
Alors, comment transformer ses émotions…
Ben oui, c’est toute la question, n’est-ce pas ? Si je constate que je ne peux pas aller à une jam, que je ne vis pas la joie, la douceur que j’aimerais vivre, je peux bien sûr me lamenter, ça fait parfois du bien. Mais je peux aussi trouver d’autres façon de m’offrir joie et douceur. On dit souvent que pour un seul besoin, il y a des tas de stratégies.
Reprenons les besoins que nourrit la jam pour moi : joie, partage, mouvement, etc. Comment puis-je prendre soin d’eux ? Par exemple, la joie ? Et bien, certes, il y a la danse. Mais je peux aussi trouver d’autres chemin pour aller vers ma joie. C’est joyeux pour moi de me bagarrer avec ma fille (on fait des combats sans aucune technique!), de mettre de la musique et danser comme une folle dans mon salon, de sortir pour chanter et crier à tue-tête, de barbouiller une toile de couleurs hyper vives…
Je pourrais donc choisir n’importe laquelle de ces stratégies pour goûter à nouveau la joie qui circule dans mes veines.
… et vivre ses besoins en plein ?
Mais il y a encore plus simple, plus efficace peut-être et en tout cas, plus radical. Il s’agit de sentir comment c’est de vivre tout ça. De prendre le temps de goûter la joie et la douceur intérieure. Ça paraît un peu ésotérique peut-être alors que c’est très terre à terre.
Là, par exemple, je viens de passer les 5 minutes les plus joyeuses, douces, légères de ces dernières semaines. Je me suis assise les yeux fermés et j’ai laissé venir à moi toutes les images de moments hyper joyeux ou agréables qui voulaient bien se présenter. J’ai ressenti ce que ça me faisait de me rouler sur des gens, de les serrer dans mes bras, de voler, de sauter dans des flaques, de danser comme j’en ai envie, seule ou avec d’autres. Je me suis concentrée sur les sensations physiques de la joie qui pétille dans mes muscles, du sourire qui étire mes lèvres sans que je puisse lutter contre, de ma poitrine qui se gonfle de reconnaissance…
Et au bout des 5 minutes je me suis demandé pourquoi je ne faisais pas ça plus souvent. C’est tellement simple, tellement bon, tellement rapide et efficace !
Et bien, une des raisons, c’est qu’il y a des étapes à passer pour pouvoir en arriver là.
Étape préliminaire pour transformer ses émotions : les reconnaître.
Bon, ça, en CNV, c’est l’étape n°2 : nommer ses sentiments. Ben oui, on ne peut pas transformer une émotion qu’on n’a pas clairement identifiée ou nommée.
Et bizarrement, savoir comment on se sent, ce n’est pas toujours si facile que ça !
Paul G.Crismer propose un exercice tout simple que je vous ai peut-être déjà suggéré. Il s’agit, plusieurs fois par jour (au début, je mettais mon alarme pour y penser) de s’arrêter quelques secondes, juste le temps de se demander : je me sens comment, là ? Pour vous aider, vous trouverez sur internet plein de listes de sentiments – et besoins. Parce que quand on a trouvé comment on se sent, on se demande « de quel besoin ça me parle ? »
Et à partir de là, quand j’ai trouvé que mon besoin de joie et de partage est nourri ou qu’il n’est pas nourri, quelque chose se passe déjà. Il y a déjà une première détente qui se fait, du seul fait de reconnaître, de voir ce qui se passe. Comme si la partie de nous qui criait à l’aide se sentait déjà vue et reconnue… donc moins seule.
Ceci fait, on peut passer à l’étape suivante, d’honorer nos besoins si cela nous est possible à ce moment-là. Bon, certes, ça demande aussi d’être capable de s’accorder un peu de temps, mais c’est une autre histoire.
Ce qu’on ne fait pas quand on chercher à transformer ses émotions.
Attention. Il ne s’agit pas de faire comme si tout allait bien, de nier les difficultés qui sont les nôtres ou d’occulter la situation… Il ne s’agit pas d’imaginer, de faire semblant, pour quelques instants, que tout va bien et de se voiler la face pour continuer comme avant.
Au contraire, il s’agit de vivre ce qu’on veut vivre. De se donner les moyens de vivre ce qui nous fait du bien !
Si je manque de courage pour affronter mon quotidien, est-ce que je peux me souvenir de moments dans ma vie où le courage a raffermi mes muscles et m’a permis d’avancer malgré ma peur ? Et puis-je aller faire ce qui me fait si peur, armé de ce nouveau courage ?
Si je suis super stressé peut-être que j’ai besoin de détente ? En me posant 5 minutes avec moi-même, est-ce que je peux ressentir au creux de mon ventre la détente qui survient lorsque quelqu’un me serre fort dans ses bras même si je suis seul.e chez moi et que je n’ai croisé personne depuis plusieurs jours ? Ou la détente d’une sieste au soleil ? Ou tout autre image, pensée, qui évoque et nourrit pour moi la sensation de détente ?
Pourquoi vivre ses besoins en plein peut changer la vie ?
Ben… parce que, vivre ce qu’on a envie de vire, c’est déjà une vraie révolution.
Mais cela va au-delà de ça. La loi de l’attraction dit qu’on attire à nous ce qu’on rayonne. Autrement dit, si je crée en moi un sentiment d’abondance, alors j’ai toutes les chances de voir mon abondance augmenter. Si je suis rayonnante et heureuse, je vais attirer à moi des gens et des situations qui vont me permettre de vivre encore plus cette lumière et ce bonheur.
C’est un vrai travail, mais, personnellement, je trouve que ça en vaut la peine.
Alors, vous essayez et vous venez me raconter ? Je serai curieuse de savoir comment cette pratique résonne pour vous…
* clarifier son intention est pour moi la première étape indispensable, ensuite on nomme les faits objectifs, ce qu’on appelle faire une ou des observations, puis ses sentiments, puis ses besoins et on termine par une demande, de connexion ou d’action…
pour en savoir un peu plus : communication non violente, le processus.
pour en savoir beaucoup plus et se former à la CNV : centre pour la CNV France
Cet article a 4 commentaires
Merci Alice !!! Comme d’hab, j’adore ta clarté, ta présence, ton humilité… et la liste pourrait encore être longue…
Je viens de te serrer dans mes bras en pensées, de te voir rire et virevolter, t’arrêter et pencher ta tête sur le côté un instant suspendu, remettre une mèche de cheveux sur ton oreille…
Des gros bisous!
Cécile
Et MERCI, MERCI pour cet outil incroyable de se connecter aux besoins que le contact nourrit en nous… <3 et d'en recevoir les bénéfices au lieu d'en subir le manque!
Merci Cécile
C’est chouette, à la lecture de ton message, moi aussi j’ai senti tes bras autour de moi et j’ai dansé, virevolté !
Je suis tellement contente que mon article te soutienne et te permette de vivre tous tes besoins « en plein » !
Je t’embrasse fort !
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