Cet article sur la reconnexion est le premier d’une petite série. J’y développerai avec plus de précision des outils pour se reconnecter avec les différentes ressources dont nous disposons.
Depuis des années et des années, je vois que, pour beaucoup d’entre nous, (dont je fais partie) la source de la plupart de nos difficultés est la coupure. Je perçois deux catégories de coupures en fonction de leur origine et de leur traitement. La coupure avec des parties de soi et la coupure avec ses ressources. L’objectif de cet article : vous partager ma vision des différentes façons dont nous sommes coupés de nos ressources pour pouvoir se reconnecter ! J’aborderai la coupure avec les parties de soi dans un autre article.
I. Se reconnecter avec nos ressources : de quelles ressources parle-t-on ?
De mon point de vue, nous, êtres humains, disposons de nombreuses ressources pour vivre notre vie au mieux. La plupart d’entre elles nous sont données à la naissance… Or, par un processus étrange, à l’âge adulte, nous sommes nombreux à découvrir qu’elles sont devenues grandement indisponibles.
Je parle des ressources offertes par notre corps, qui sait pour nous ce qui est bon pour nous. Je parle de nos besoins, que nous avons appris à désécouter. Je parle de nos sensations : indicateurs extrêmement fiables si on ne passe pas son temps à essayer de les débrancher. Je parle de nos émotions, qui sont d’autres signaux fiables et subtils. Je parle de notre intuition, qui ne se trompe pas. Et de la créativité, trop souvent bridée. Je parle des relations humaines, qui pourraient être le terreau sur lequel grandit la confiance et la joie et qui sont parfois très détériorées (et on comprendra pourquoi!).
Et puis, je parle de la Nature, source ultime de ressourcement, dont nous sommes parfois très loin.
Heureusement, nous acquérons en grandissant d’autres ressources dont je ne parlerai pas aujourd’hui. Je mets dans cette catégories des choses telles que l’art, la capacité à s’exprimer, notre histoire, notre langue, mais il y en a sûrement d’autres…
II. Comment apprend-on à se déconnecter ?
Déconnexion de son corps
Cela commence très tôt dans la vie. La plupart d’entre nous apprenons dès l’enfance à ne pas écouter les besoins de notre corps. En effet, très souvent, le parent croit savoir mieux que l’enfant quand et combien il doit manger, quand il doit se couvrir ou se découvrir (si le parent a froid, l’enfant a froid!). Les couches apprennent aux enfants à ne pas se retenir (et c’est tout un apprentissage à refaire plus tard), sans parler de ses besoins de mouvement, de jeu, de rire, qui sont souvent freinés pour ne pas déranger la classe, les parents, la fratrie, etc. (Je vous la fais brève, je peux parler de ce chapitre pendant des heures!).
Déconnexion de ses émotions
Puis on apprend à se déconnecter de ses émotions, rarement bienvenues. En effet, pleurer, rire trop fort, être en colère est souvent inconfortable pour l’entourage. Les mettre sous contrôle est la clé pour se faire accepter. Et comme cela est impossible de contrôler une émotion (le chemin est de la traverser) la seule solution est de s’en couper. Ce qu’on parvient à faire avec plus ou moins de succès au bout de quelques années d’entraînement.
Même si vous avez eu la chance d’avoir des parents capables de vous accepter dans vos hauts et vos bas, il faut prendre en compte le contrôle social et toutes ces croyances véhiculées par l’environnement qui nous imprègnent souvent sans qu’on s’en rende compte. Les petites filles doivent être gentilles, les petits garçons ne doivent pas pleurer, et autres joyeusetés du même acabit. (Vous pouvez aller écouter, à ce propos, l’épisode « Ce que le patriarcat fait à l’amour » absolument passionnant du podcast « Les couilles sur la table ». C’est en anglais mais il y a un petit résumé en français).
Déconnexion de ses besoins
En conséquence de tout ça, nous apprenons à nous couper de nos besoins. Ils ne sont jamais prioritaires puisque la priorité est de faire plaisir aux parents, de bien travailler à l’école, etc, etc. A l’âge adulte, certain.e.s d’entre nous (dont je fais partie!) redécouvrent avec stupéfaction qu’iels ont des besoins ! Mais oui !!!
Déconnexion de la nature
Nous sommes, de plus en plus, coupé.e.s de la nature. On parle même de syndrome du manque de nature.
Nos vies sédentaires, urbaines (depuis 2005 la moitié de l’humanité vit en ville) ne nous mettent plus en contact comme avant avec l’extérieur. Ce qui nous était donné en cadeau doit maintenant être recherché activement. Il faut sortir de nos maisons étanches, souvent se déplacer plus ou moins loin de chez soi pour avoir accès à une nature un tout petit peu préservée… Or, la nature est une source incroyable de ressourcement. Elle apaise, nourrit, régénère, etc… Pour en savoir plus sur ce thème, je vous propose un podcast (j’adore les podcasts et en écoute toute la journée!) sur un thème un peu différent mais tout à fait passionnant : pour en finir avec l’éco-anxiété.
Déconnexion des autres
Comme si cela ne suffisait pas, en plus de toutes ces coupures et peut-être même à cause de toutes ces coupures, nous nous coupons les uns des autres. Nous tentons de paraître plutôt que d’oser être, certain.e.s que personne ne peut nous aimer tel.le.s que nous sommes vraiment (à moins qu’il n’y ait que moi à qui ça parle?)… Le coût énergétique de ces faux-semblant est lui aussi exorbitant.
Déconnexion de nos désirs
Et puis, je crois que nos désirs sont de vraies ressources, des moteurs puissants, capables de nous propulser vers l’avant et de nous aider à accomplir des miracles… Or, ils ont aussi très souvent été débranchés car la vie, vois-tu mon petit (ou ma petite, d’ailleurs peut-être encore plus pour les filles que pour les garçons) ce n’est pas si facile et on ne fait pas toujours ce qu’on veut !
Ainsi, l’absence à nous-même, à nos sensations, à la nature nous prive d’une partie de nos ressources les plus essentielles à notre fonctionnement et à notre épanouissement.
Mais heureusement, à chaque moment de notre vie, des occasions nous sont offertes de nous reconnecter…
III. Se reconnecter avec nos ressources : quels outils ? Premier survol des solutions
Comme je le disais plus haut, cet article est une introduction aux articles qui suivront et qui traiteront plus en détail des chemins que l’on peut s’inviter à parcourir pour se connecter ou se reconnecter avec nos ressources. Bien sûr, chacun.e aura les siens, en fonction de sa personnalité, son histoire, ses affinités. Je vous partage simplement pour l’instant mes deux outils préférés. Ce sont pour moi les plus puissants et les plus faciles à pratiquer. Il s’agit de la marche et de l’écriture.
Marcher
Reconnexion avec la nature, avec ses pensées, avec le mouvement de son corps, temps pour soi et pour se faire du bien, marcher cumule vraiment beaucoup d’avantages et en 30 minutes par jour on se fait comme une remise en route énergétique gratuite. En ce qui me concerne, j’essaie de faire en sorte que ce soit ma première activité chaque matin.
Ecrire
Quant à l’écriture, c’est vraiment, selon moi, l’outil idéal pour prendre le temps d’identifier ses besoins, envies, désirs, sensations, émotions, mettre tout sur la table (ou sur la feuille en l’occurrence) et tout déballer pour pouvoir étudier de près ce qui est là. Même chose, j’y consacre à peu près 30 minutes par jour. Juste après la marche, je prends mon crayon. A 9h, les bons jours, j’ai fait les deux choses les plus importantes de la journée et il peut se passer presque n’importe quoi derrière, j’ai pris soin de moi, de mes besoins et je peux accueillir le reste.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Si vous voulez en lire plus, vous pouvez aller lire ou relire l’article qui s’intitule « Prendre soin de la Terre en soi » … Si vous en avez l’envie, je serais ravie de lire vos réactions à la lecture de cet article et notamment sur ces deux points : vous sentez-vous coupés de certaines de vos ressources ? Avez-vous identifié d’autres ressources sur lesquelles vous pouvez vous appuyer ? Si c’est le cas, merci d’avance !
Belle journée
Cet article a 2 commentaires
Super ton article Alice ! C’est toujours un bonheur de te lire 😊🙏
Tous les matins, idéalement, petit séance de yoga (5 à 10mn) avec équilibre pour m’ancrer, puis marche (30 à 40mn c’est top) et ensuite dessin libre (ça c’est la cerise sur le gâteau, et à mon grand regret je ne la mets pas encore assez souvent sur le gâteau !!!)
Je t’embrasse, ça aussi ça ressource 😏
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